Sortie dans la Loire (18 au 20 octobre 2013)

Notre grande sortie automnale avait cette année pour cadre la région du Forez, autrefois traversée par les Parisiens désireux de gagner la Côte d’Azur par la Nationale 7, qu’ils quittaient après Roanne pour rejoindre la vallée du Rhône par Saint-Etienne et le col du Grand-Bois.

Ce sont 5 Aston, représentatives de la production de l’après-guerre, le cabriolet DB2 de Pierre, les DB 4 de notre Présidente et de Guillaume, le cabriolet AMV8 d’Yves et une récente Rapide pilotée par Jean-Marie, qui se sont retrouvées le vendredi en début d’après-midi sur le parking du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne.

 

les voitures devant le château d' Essalois

les voitures devant le château d’ Essalois

 

La ville de Saint-Etienne entretient, depuis le XIIIe siècle, une forte tradition industrielle fondée sur l’exploitation du charbon, la métallurgie et le textile. La Manufacture Royale d’Armes a été fondée en 1764. C’est entre Saint-Etienne et Andrézieux qu’a été ouverte la première ligne de chemin de fer en 1827. L’invention par Marc Seguin de la chaudière tubulaire, déterminante pour rendre opérationnelle la locomotive de Stephenson, et des rails en acier, de la machine à coudre par  Barthélémy Thimonnier  remontent à la fin de la Restauration. Berceau de Casino et de Pierre Gagnaire, Saint-Etienne jouit d’une réputation sportive indiscutable, avec l’ASSE , qui ne doit rien aux Russes ni aux Qataris, ou le pilote Alain Prost natif de Saint-Chamond.

Mais en ce jour, c’est l’art moderne et contemporain, dont Saint-Etienne est un des hauts lieux, qui nous intéresse. La visite de ce vaste Musée situé au nord de l’agglomération nous a permis, entre autres, d’admirer les oeuvres surprenantes du sculpteur britannique Tony Cragg ou des peintres Enrico Castellani et Günther Uecker.

Nous avons ensuite repris nos voitures pour parcourir les routes agréablement sinueuses des monts du lyonnais aux panoramas étendus, et atteindre Yzeron, d’où la perspective s’étend jusqu’à Lyon et où Elodie a retrouvé des souvenirs d’enfance, puis gagner Saint-Galmier, où nous attendaient le gîte et le couvert dans l’agréable hôtel de la Charpinière, situé au calme dans un grand parc en face de la source Badoit, la première à avoir mis en bouteille son eau minérale, dès le début du XIXe siècle, pour pouvoir la commercialiser dans les contrées lointaines.

 

vue sur le lac de Grangent depuis Essalois

vue sur le lac de Grangent depuis Essalois

 

Après une nuit reposante et bien méritée, nous avons, le samedi matin, pris la direction du sud pour gagner la vallée de la Loire en amont de Saint-Etienne. Notre première halte, au château d’Essalois, nous a permis d’avoir un vaste point de vue sur le lac de Grangent . Nous avons poursuivi notre route jusqu’aux confins de la Haute-Loire et de l’Ardèche pour rejoindre Saint-Bonnet le Froid, la bien nommée si l’on en croit l’épais brouillard dans lequel nous avons pénétré à l’entrée du village. Nous avons alors éprouvé quelques difficultés pour trouver l’emplacement de la Coulemelle, brasserie des Marcon, où nous déjeunions, et surtout des places pour garer les Aston dans ce village extrêmement fréquenté le week-end en raison de sa réputation gastronomique. Nous étions cependant en bonne compagnie , aux côtés de la délégation rhônalpine du club Morgan et d’une Aston V8 Vantage immatriculée dans les Yvelines, dont le propriétaire, François E, convive du même restaurant, s’est présenté à nous et vient de rejoindre le Club.

 

la cour intérieure du château de la Bastie d'Urfé

la cour intérieure du château de la Bastie d’Urfé

 

Le brouillard s’étant levé, nous avons pu gagner la vallée du Rhône en longeant le Massif du Pilat, où Jean-Jacques Rousseau est venu herboriser et où, d’après certains, Ponce Pilate se serait suicidé après sa disgrâce. Faute de pouvoir visiter les installations de Guigal, fermées le week-end, nous avons fait halte à Condrieu pour nous approvisionner en Côte-Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph et autres crus du nord des Côtes-du-Rhône, avant de laisser Elodie et Jean-Marie reprendre la route de Paris.

Nous avons continué le long du Rhône jusqu’à Vienne, ancienne capitale des Allobroges, puis gallo-romaine, fameuse par son théâtre romain où se déroule un festival de jazz mondialement réputé, par le temple d’Auguste et Livie, le seul subsistant en France avec la Maison Carrée de Nîmes, et par la Pyramide (reste du champ de courses romain) de Fernand Point. Nous avons alors repris nos routes de montagne, Pilat et monts du lyonnais, pour regagner Saint-Galmier, avec une halte intéressante dans le village de Sainte-Croix-en-Jarez, établi dans les bâtiments d’une ancienne chartreuse fondée en 1280 par Béatrice de Roussillon après l’expulsion des moines en 1792.

 

Le dimanche, nous nous sommes dirigés vers le nord et les monts du Forez, pays de hautes chaumes plus austère aux confins de l’Auvergne, mais présentant aussi de superbes panoramas, avant de redescendre dans la plaine du Forez pour visiter le château de la Bastie d’Urfé, chef d’oeuvre de la Renaissance construit par Claude d’Urfé, gouverneur des enfants de François Ier, doté d’une grotte de rocaille digne du palais Borromée. C’est dans ce paysage champêtre qu’Honoré d’Urfé, petit-fils de Claude, a écrit l’Astrée (5000 pages), premier roman de la littérature française.

 

la grotte de rocaille de la Bastie d'Urfé

la grotte de rocaille de la Bastie d’Urfé

 

Nous sommes ensuite revenus à Montbrison, ancienne capitale du Forez et patrie de Pierre Boulez, pour déjeuner chez Yves Thollot, sympathique restaurateur de bonne réputation et particulièrement bien disposé à l’égard des voitures de collection, avant de regagner nos destinations parisienne, angevine ou montpelliéraines et de trouver en chemin les trombes d’eau que le ciel nous avait épargnées pendant tout le week-end.

Pendant ce week-end, notre convoi a rencontré un vif succès dans toutes les localités traversées d’une région où les véhicules de collection et les voitures de sport sont toujours très appréciées.

YB

Crédit Photos CAMF Pierre Courtin